Un monde en
transition
Le secteur des matériaux avancés est de plus en plus confronté à une montée du protectionnisme commercial. Ces nouvelles barrières entraînent une complexification des échanges internationaux et une augmentation des risques liés à l’approvisionnement en matières premières et composantes essentielles. À titre d’exemple, la Chine exige des licences d’exportation du gallium et du germanium lorsqu’ils sont utilisés dans l’électronique et les fibres optiques. Dans ce contexte, la révision des stratégies autour de la sécurisation des chaînes d’approvisionnement est essentielle[2].
De plus, un retrait ou un changement majeur de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACCEUM) dont le renouvellement est prévu en 2026 engendre des impacts sur l’économie canadienne. En effet, près des 2/3 des produits canadiens sont destinés aux États-Unis et les chaînes d’approvisionnement sont fortement intégrées[2].
Les acteurs de l’écosystème sont donc étroitement liés au contexte géopolitique, qui évolue constamment, rendant indispensable la mise en place de stratégies pour maintenir leur compétitivité.
Les investissements mondiaux ont atteint 1 800 milliards $US en 2023 dans les secteurs des véhicules électriques, des énergies renouvelables et des réseaux électriques intelligents[12].
Ces derniers stimulent considérablement la recherche et le développement (R-D) ainsi que la demande pour les matériaux avancés, générant de nouvelles occasions commerciales.
La demande mondiale pour le marché des matériaux avancés est évaluée à 68,9 milliards $US en 2023 et atteindra 147 milliards $US en 2032. Il s’agit d’un marché en plein essor avec un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 8,8 % entre 2024 et 2032 [1].
DES STRATÉGIES EN DÉVELOPPEMENT
Dans un contexte où la transition est enclenchée, plusieurs pays ont défini leurs stratégies sur des matériaux avancés. Parmi ces derniers on compte l’Union européenne, le Royaume-Uni, la Suède, et l’Irlande, détaillant des stratégies souvent axées sur le soutien à l’innovation, le renforcement des capacités de production et la réduction de la dépendance aux minéraux critiques.
Le Québec possède également tous les atouts pour développer une stratégie qui lui permettra de se positionner à l’échelle mondiale et de faire des matériaux avancés québécois un pilier central de la transition énergétique.
La demande mondiale est appelée à doubler en 10 ans stimulant fortement la croissance du marché des matériaux avancés[1] et générant plusieurs occasions d’affaires pour le Canada et le Québec.
L’Amérique du Nord représente le marché qui devrait générer la plus grande part des revenus d’ici 2032, se distinguant par de solides capacités en R-D, une infrastructure de fabrication robuste et un accès direct à un vaste marché de consommation. De plus, la demande de matériaux avancés augmentera dans des secteurs tels que l’aérospatiale, l’automobile, l’électronique, la santé et l’énergie, propulsée par l’innovation, les investissements dans les infrastructures et des politiques gouvernementales favorables[1].
Le Canada se distingue par son attractivité, avec des flux d’investissements directs étrangers supérieurs à la moyenne mondiale de 2015 à 2022[3]. De plus, des investissements significatifs ont été réalisés dans divers secteurs stratégiques, tels que l’automobile, l’aérospatial et l’énergie, en réponse à la croissance mondiale attendue des revenus d’ici 2032[1] et à la capacité des entreprises canadiennes de se spécialiser et d’innover dans ces domaines. En termes de nombre de familles de brevets, le Canada occupe la 9e place mondiale dans le domaine des matériaux avancés.
Quant au Québec, il se classe au 2e rang canadien pour le nombre de familles de brevets (2 130)[3] De plus, grâce à ses centres de recherche de renommée mondiale et à un écosystème d’entreprises dynamiques, le Québec est bien positionné pour capitaliser sur des occasions de croissance pour plusieurs types de matériaux. Parmi ceux-ci, on trouve des matériaux dont la part de revenus devrait continuer à augmenter d’ici 2032, tels que les métaux, les alliages et les composites[1].